Elise

Bonjour à tous les petits (et grands) pieds Bots et beaux !

Je suis la maman d’une petite Elise aujourd’hui âgée de 17 mois qui est née avec un pied bot varus équin et un pied en équin uniquement (cela suffit =) ).

Après une grossesse de rêve et des échographies tout à fait normales, la pédiatre entre dans la salle de travail ce 4 octobre 2019 et nous annonce d’un ton grave « votre petite a un pied bot… » 

Je suis sous le choc, les questions me viennent en pagaille, la panique me gagne. Est-ce ce pied contenu dans une grosse chaussure laissant l’impression d’une jambe plus courte que l’autre ?

Va-t-on pouvoir traiter ma fille ? Pourra-t-elle marcher normalement ?

La panique est d’autant plus grande que la pédiatre est seule, ma fille encore en cours de soins et que je n’ai toujours pas visualisé ce fameux pied.

Enfin, je découvre ma douce, si belle, si fraîche et j’oublie immédiatement ce petit souci.

Ensuite tout va très vite, la pédiatre de la maternité m’oriente vers le Professeur Wicart, qui officie à l’Hôpital Necker et est un ponte de la « French Method ». Je ne perds pas de temps, rendez-vous est pris une semaine après.

Il examine avec soin le pied de ma fille et l’évalue comme un pied bot modéré. Ni bénin, ni trop grave. Il m’explique la marche à suivre : les attelles, les bandages, le kiné à voir plusieurs fois par semaine, les spécificités de la pathologie, ses causes. Vertigineux et passionnant.

Je le sais, cela va être long mais j’ai confiance, mon Elise marchera. C’est une battante, je le sens et la suite de son parcours le confirmera. Une vraie petite guerrière !

Nous entamons donc le protocole de soins et faisons la rencontre de Philippe, le kiné, que le Professeur Wicart surnomme le « F1 du pied bot ». Philippe a lui-même souffert d’un PBVE, tout comme son enfant et c’est cela qui l’a décidé à se former à la french Method.

Le courant passe de suite, je sens que ma fille est entre d’excellentes mains. Nous nouons une réelle relation. Philippe m’écoute beaucoup et devient bien plus qu’un soignant.

Il connait mes peurs et doutes de maman et sait me rassurer et m’apaiser.

Bientôt, vacances de Noel obligent, c’est le saut dans le grand bain : je dois me former au montage des plaquettes pour pouvoir les faire moi-même en son absence.

Je m’entraine sur un poupon, puis un jour c’est l’épreuve du feu. !

Je pose ma première plaquette sur Elise et son petit pied d’amour. Au début, cela me demande une concentration militaire, personne ne doit bouger ni me déconcentrer. Peu à peu, je prends mes marques et me familiarise avec cette attelle que j’appelle désormais la « botte magique » d’Elise.

Je suis aussi de plus en plus à l’aise avec le système des préservatifs que je dois enfiler sur les plaquettes pour éviter qu’elles ne prennent l’eau lors du bain. Je me souviens de la tête que j’ai faite lorsque Philippe m’a annoncé qu’il allait falloir que j’habille les pieds de mon mini-moi de préservatifs !

Je me rappelle aussi des réactions amusées de mes proches lorsque je leur expliquais l’astuce, quels souvenirs !

Autant d’anecdotes que je ne manquerai pas de raconter à Elise, lorsqu’elle sera en âge de comprendre !

Après plus d’un an à aller plusieurs fois chez le kiné par semaine, j’ai enfin eu le feu vert de Philippe pour chausser la puce. La tâche fut là encore compliquée car c’est tombé en plein COVID alors que tous les commerces dits « non essentiels » étaient fermés. Problème : moi qui n’avais jamais acheté de chaussures ignorait la pointure qu’elle faisait.

J’ai donc pris contact avec une adorable vendeuse de la boutique « Au jardin de Chérioux » (que je vous recommande chaudement !) qui m’a demandé de dessiner les pieds de ma fille sur une feuille et de mesurer ces empreintes, ce qui lui permettrait de déterminer la pointure.

Je lui ai envoyé ces mesures et nous avons pris rendez-vous pour essayer plusieurs modèles qu’elle avait en stock.

Elle m’a adorablement sorti le petit banc de sa boutique afin que nous puissions être à l’aise pour les essayages.

Ce fut une super expérience. Pour les premières chaussures de ma fille, je dois dire que ce fut presque une petite cérémonie !

Aujourd’hui, après 17 mois de « combat », le petit pied d’Elise est en bonne voie. Elle marche et court et fait preuve d’une force de caractère incroyable ! Nous sommes passés à une séance de kiné hebdomadaire et dans quelques jours nous dirons adieu à la plaquette pour passer à une attelle tout court.

Lorsque je me retourne sur le chemin parcouru, je me dis que bien que celui-ci fut dur et éprouvant, la joie de voir son enfant marcher et s’épanouir efface toutes les peines !